Parler à ses parents, c’est le plus difficile.
J’ai de la chance, les miens m’ont toujours
soutenue dans toutes mes épreuves.
Il y a des choses que je leur avais cachées jusque-là,
et désormais ils savent tout.
Tout ce qu’ils avaient besoin de savoir pour
comprendre l’adolescente triste et renfermée que j’étais, pour me comprendre en
totalité.
J’ai peur du nouveau regard qu’ils vont avoir
sur moi, sur mon histoire.
J’ai peur de leur réaction, de leur tristesse
surtout.
J’avais peur de leur dire certaines choses,
parce que je ne voulais pas les voir encore souffrir.
Mais le psychologue m’a dit une phrase
importante, percutante : ce n’est pas à moi de protéger mes parents, c’est
à eux de me protéger.
Je n’ai pas à porter cette responsabilité de
plus, ce fardeau, garder le silence sur certains sujets pour éviter qu’ils
souffrent.
Alors, je me suis jetée à l’eau.
Je leur ai raconté toute l’histoire, et la
raison pour laquelle je porte de nouveau plainte aujourd’hui.
Il s’agit encore et toujours de parler, de
sortir du silence, de ne plus garder pour soi toutes les responsabilités.
Il s’agit de se libérer, pour en garder le
moins possible.
Passer au travers de la peur, de la honte,
passer au travers du jugement, passer au travers des barreaux de cette prison
dont les murs se font toujours plus étroits.
Et quand j’ai l’impression que je vais
étouffer encore plus, je découvre qu’en réalité je respire mieux, tellement
mieux.
De mieux en mieux.
Je suis en train de sortir de ma prison.
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