dimanche 1 septembre 2019

Dimanche 1er septembre 2019


Les vacances d’été s’achèvent, l’heure de la rentrée des classes, déjà… J’ai vécu tant de bouleversements au cours de ces deux derniers mois, je n’ai pas vu le temps passer.

Ma fille entame sa deuxième année au collège, et je sens que cette fois je n’aurai aucune bouffée d’angoisse lorsque je croiserai des collégiens, si je dois venir la chercher après les cours.

Parce que je suis en train de résoudre mes problèmes, définitivement.
Même si le chemin est long, même si je ne suis pas encore au bout, je le sais, je le sens : plus rien ne sera jamais pareil.

Parce que j’ai porté plainte, enfin, contre mon dernier abuseur.
Celui de mes quatorze ans, qui avait autorité sur moi et n’avait aucun droit de faire ce qu’il a fait, celui qui a grandement contribué à mon mal-être d’adolescente.
Celui par lequel les souvenirs des autres abus sexuels sont revenus.

Même si je vais sans doute passer les prochains mois dans l’attente et le stress, je sais aussi que cette plainte est une réparation pour la jeune fille que j’étais.

Elle me regarde de ses yeux timides, toute fière de ce que je fais pour elle.
Enfin, je l’ai prise par la main, j’ai écouté sa colère, sa tristesse, et j’ai agi.
Malgré les angoisses, les difficultés à faire une telle démarche, j’ai agi.

Et cette fois, contrairement à la plainte que j’avais déposée pour ce que l’on m’a fait lorsque j’étais enfant, je ne mets pas ma vie entre parenthèses.

Cette fois, j’arrive à ne pas m’étouffer d’angoisse.
Je ne passe pas mes journées au lit, déprimée, à pleurer, à attendre que quelque chose se passe.

Et je ne culpabilise pas, parce que ce n’est pas à moi de culpabiliser.
Ma vie a été suffisamment détruite, il est temps que je vive, enfin.

Le cheminement est chaotique, heureusement que le psychologue me tient la main, mais j’ai le sentiment que, quoi qu’il arrive à cette plainte, je survivrai.

Parce que le plus dur pour moi c’était de sortir du silence.

Quoi qu’il arrive à présent, je suis plus forte d’avoir parlé, à mon entourage, à la justice. Ne serait-ce que ça…

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