samedi 14 novembre 2020

Samedi 14 novembre 2020

Est-ce qu’on doit se sentir responsable de ne pas avoir parlé juste après les faits ?

 

Quand j’ai dit à une psychologue que je pensais qu’il y avait d’autres victimes et que je regrettais de sortir du silence si tard, elle m’a répondu que s’il y avait d’autres victimes, elles n’avaient pas parlé non plus…

 

Et cette réponse ne m’a pas vraiment aidée, ni convaincue.

Parce que ça remet la responsabilité entre les mains des autres, entre nos mains à toutes…

Et donc, je me sens responsable quand même…

Et j’ai envie de m’excuser.

Envie de dire Pardon… Pardon de ne pas avoir dénoncé plus tôt.

 

D’un côté, il y a moi et ma vie à construire.

De l’autre, il y a les proches et leur vie qui se détruit peu à peu, à mesure que la vérité éclate.

Et ce n’est pas juste, ça ne l’est pour personne.

 

Ma vie face à la leur.

Ma vie détruite pendant des années.

Leur vie qui s’est construite sur les mensonges de l’agresseur.

 

Ce n’est pas ma faute.

Rien n’est ma faute.

Mais je culpabilise quand même.

 

On culpabilise de se taire. On culpabilise de parler…

 

Je  me demande s’il y a une issue à tout ça… Tant que l’agresseur ne se déclare pas coupable, et tant qu’il nie, tout reste insoluble.

 

Une victime a bien trop de responsabilités sur les bras, c’est trop pesant, trop lourd pour une seule personne.

 

Quand parler, quoi dire, à qui parler… Quand sortir du silence et comment le faire…

Faire exploser des bombes à droite et à gauche, bombes de vérité pour revivre enfin… Mais à quel prix ?

 

Et tout ça, à cause d’une seule et même personne, l’agresseur, qui continue paisiblement sa vie sans jamais culpabiliser de rien.

 

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