vendredi 15 mai 2020

Vendredi 15 mai 2020

Ces derniers jours, j’ai laissé certaines personnes lire des bouts de moi, des bouts de cette page.

 

Dans un souci de vérité, il m’était nécessaire de me dévoiler enfin, par mes écrits.

Ça me paraissait nécessaire, pour que ces personnes me comprennent mieux

 

J’ai déployé beaucoup d’énergie à faire cela, et maintenant je me sens comme vidée de toute substance.

 

Je croyais que ça irait mieux, que le dégoût partirait après cette dernière tentative pour tout faire sortir de moi, cette tentative de sortir encore un peu plus du silence.

 

J’attendais quelque chose, je crois.

Mais rien ne se passe.

 

Le silence balaie mes déclarations, comme souvent.

 

Et le temps s’étire…  Chaque émotion est exacerbée, démultipliée.

Le dégoût de moi-même m’enlace m’étouffe, je n’arrive pas à m’en défaire…

 

Et puis…

 

J’ai posé la question à une personne très proche de moi ayant un passé difficile, sans rapport avec les violences sexuelles, et je lui ai demandé comment les gens réagissaient lorsqu’ils apprenaient son histoire.

 

Sa réponse a été qu’il y avait généralement deux réactions : ceux qui disent qu’ils sont désolés, et ceux qui ne disent rien.

 

J’ai demandé à cette personne ce qu’elle préférait, et elle m’a répondu qu’elle préférait largement le silence…

 

Cette discussion m’a donné matière à réflexion, même si je ne me sens pas tout à fait convaincue, parce que moi j’ai besoin de mots, j’ai besoin qu’on me dise quelque chose, n’importe quoi.

Je suis dans cette attente.

 

Et pourtant je sais que souvent, face à de douloureuses déclarations, moi-même je ne sais pas quoi dire.

Parce que j’ai peur de me sentir ridicule, parce que je sens que mes mots, alors, ne guériront rien, puisque c’est trop tard…

 

Alors je ne sais plus…

Le silence fait mal, c’est un fait, mais peut-être qu’il n’est pas toujours négatif…

Et peut-être que je ne devrais pas en attendre plus après mes déclarations.

 

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