samedi 12 octobre 2019

Samedi 12 octobre 2019


Porter plainte, et après ?...

Quand j’ai porté plainte contre X pour l’abus de mes deux ans et demi, je me suis contentée d’attendre et de me morfondre.
Plus rien ne comptait, il n’y avait que ça : quand aurais-je des nouvelles ? Y aura-t-il une enquête ? A-t-elle déjà commencé ?

Le temps passait et je portais de plus en plus ce poids sur mes épaules.
C’était lourd et encombrant.
Il n’y a finalement pas eu d’enquête, la plainte a été classée et je suis restée les bras vides et le cœur lourd.

Après le stress de la plainte, le deuil du classement… Ne pas pouvoir mettre un nom ni un visage sur la personne qui m’avait fait du mal.
Devoir classer le dossier, moi aussi…

Il y a deux mois, j’ai porté plainte contre mon entraîneur de hand.
Il a abusé de ma jeunesse, abusé de mon amour pour lui et a joué avec mon corps comme si c’était un objet sexuel.

Je porte plainte contre quelqu’un cette fois. Quelqu’un que j’ai aimé.
La démarche était difficile et j’en ai beaucoup souffert.

Mais cette fois, j’ai décidé de ne pas me laisser abattre à attendre.
Ne pas porter ce poids sur mes épaules.

Ce poids, je l’ai donné à la justice, je l’ai rendu à mon entraîneur, et j’attends qu’il le porte, qu’il prenne ses responsabilités.
Je me sens de plus en libre.

Alors j’ai décidé de passer ce temps à attendre des nouvelles en me renforçant mentalement et physiquement.

J’ai l’intention d’être forte.
Je ne veux plus faiblir, et surtout pas devant lui.

S’il y a une confrontation, si je dois le croiser, le revoir, je veux pouvoir le regarder dans les yeux.
Sans tristesse, mais sans haine.

Je veux pouvoir tenir le coup, quoi qu’il arrive.
Qu’il y ait une enquête ou pas, que la plainte soit classée ou non, qu’il soit puni ou non…

Il me faut être forte.
Je ne veux plus jamais avoir à pleurer sur tout cela.

L’attente pour cette plainte est donc moins difficile parce que, plus le temps passe et plus je me renforce, plus je me sens prête à affronter tout ça.

Le temps joue pour moi, c’est un temps dont j’avais vraiment besoin finalement.

Peut-être que porter plainte c’est un peu comme se préparer à la guerre.
La guerre en soi, et celle au-dehors…
Il nous faut affronter nos peurs, affronter les autres dans leur silence, qu’ils nous croient ou pas, se tenir debout devant la justice et faire face au coupable.

Surtout lui, le coupable.
Cette nécessité de lui dire Tu vois, j’existe, tu ne m’as pas brisée, au contraire : Je suis devenue plus forte que tout, et même plus forte que toi…


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