dimanche 20 juin 2021

Dimanche 20 juin 2021

 

Ce que l’on a vécu ne se remarque pas, parce qu’on a appris à être normal et faire comme les autres.

 

On vit, on rit, on s'amuse, comme tout le monde… Mais à l'intérieur c'est le cauchemar.

 

Le traumatisme reste invisible, personne ne peut le voir, à moins de le montrer, à moins d’en parler.

Il est bien là pourtant…

 

Peut-être que ceux qui ont souffert se reconnaissent entre eux dans les gestes, les mots ou le regard.

Mais pour les autres... Tant qu’on ne dit rien, personne ne peut le voir.

 

Et une fois qu'on a parlé, les gens doivent réapprendre à nous connaître, et nous aussi.

Parce que, à partir de ce moment, la donne change entre eux et nous, surtout pour nous.

 

Je me demande ce que ça donne vu de l'extérieur.

 

Est-ce qu'on a l'air plus "vrai", est-ce que les gens nous regardent d'une autre manière ?

 

Pour nous, parler change toute notre façon d'exister, notre façon d’être et de vivre.

 

Parler, c'est beaucoup plus que seulement raconter une expérience, un traumatisme, une souffrance.

 

C’est tout notre être que l’on dévoile, toutes nos failles qui sont montrées.

 

Et nous souhaitons que les autres remarquent les blessures, les cicatrices, à quel point tout cela fait partie de nous, comment ça nous a construit et comment ça nous a détruit…

 

Nous souhaitons qu’ils comprennent ce que ça nous a coûté de tout cacher, comment nous avons tenté de le crier, et à quel point c’est dur d’exister.

 

Depuis que j'ai parlé, j’ai l’impression d’être sortie du brouillard et de m’autoriser enfin à être moi-même.

Mais je ne montre pas tout, parce que je sais que beaucoup ne sont pas prêts à voir réellement la souffrance, qui est toujours là, et qui sera là pendant longtemps encore.

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