Les jours se suivent et se ressemblent… Avec des
humeurs qui montent et qui descendent, l’ascenseur émotionnel permanent.
Entre la joie d’être à la maison, ensemble, et la
boule au ventre de ce qui pourrait arriver…
Pour la première fois peut-être, je me rends
vraiment compte de ce que c’est que la mort, de tout ce qu’elle pourrait prendre,
et de tout ce dont nous ne profitons pas assez…
Parce qu’elle est trop proche et trop réelle, tout
à coup.
J’ai peur de perdre mon mari, ma fille, ma famille
et mes amis aussi.
Les perdre comme ça, trop tôt et de ne pas pouvoir
être là…
J’ai peur de les perdre et d’avoir le temps de
rien.
J’ai peur de ne pas survivre seule, aussi, parce
que j’y pense. Tout le temps.
J’ai peur de ne pas y arriver, si moi je survis au
milieu de tout ça.
Parce que je ne suis pas prête à être seule.
Je ne me sens prête à rien, d’ailleurs, ni même à
affronter tout ça en vrai.
Mais il faut le faire quand même, il faut le faire
quand même, parce que. On n’a pas le choix.
Mais j’ai peur, juste peur.
Je suis seulement soulagée chaque soir de me
coucher chez moi, dans mon lit, et chaque matin de me réveiller chez moi, dans
mon lit tout pareil…
Ce cocon qui me protège, et que j’ai pas envie de
quitter, plus jamais.
Quand je sors, j’ai peur, juste peur.
Est-ce que je n’aurais pas ramené le virus avec moi ?
Et si on tombe tous malades au même moment dans
cette maison, est-ce que je saurais faire ?
Est-ce que je saurais faire ?
Je veux retrouver une vie, n’importe quelle vie,
pas forcément celle qu’on avait avant… Mais en tout cas, une vie sans le virus,
c’est sûr.
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