mardi 14 avril 2020

Mardi 14 avril 2020 Trauma, virus et confinement


Les jours se suivent et se ressemblent… Avec des humeurs qui montent et qui descendent, l’ascenseur émotionnel permanent.
Entre la joie d’être à la maison, ensemble, et la boule au ventre de ce qui pourrait arriver…

Pour la première fois peut-être, je me rends vraiment compte de ce que c’est que la mort, de tout ce qu’elle pourrait prendre, et de tout ce dont nous ne profitons pas assez…
Parce qu’elle est trop proche et trop réelle, tout à coup.

J’ai peur de perdre mon mari, ma fille, ma famille et mes amis aussi.
Les perdre comme ça, trop tôt et de ne pas pouvoir être là…

J’ai peur de les perdre et d’avoir le temps de rien.

J’ai peur de ne pas survivre seule, aussi, parce que j’y pense. Tout le temps.
J’ai peur de ne pas y arriver, si moi je survis au milieu de tout ça.
Parce que je ne suis pas prête à être seule.

Je ne me sens prête à rien, d’ailleurs, ni même à affronter tout ça en vrai.
Mais il faut le faire quand même, il faut le faire quand même, parce que. On n’a pas le choix.

Mais j’ai peur, juste peur.

Je suis seulement soulagée chaque soir de me coucher chez moi, dans mon lit, et chaque matin de me réveiller chez moi, dans mon lit tout pareil…
Ce cocon qui me protège, et que j’ai pas envie de quitter, plus jamais.

Quand je sors, j’ai peur, juste peur.
Est-ce que je n’aurais pas ramené le virus avec moi ?
Et si on tombe tous malades au même moment dans cette maison, est-ce que je saurais faire ?

Est-ce que je saurais faire ?

Je veux retrouver une vie, n’importe quelle vie, pas forcément celle qu’on avait avant… Mais en tout cas, une vie sans le virus, c’est sûr.

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