jeudi 23 avril 2020

Jeudi 23 avril 2020


Personne ne peut porter ça.
Personne.
Personne d’autre que moi.

Mes épaules, parfois, flanchent,
Fléchissent sous le poids d’énormes responsabilités
Qui ne devraient pas être miennes.

Il faut porter le fardeau,
Le porter bien haut,
Le tenir bien fort,
Pour éviter qu’il ne m’emporte avec lui dans le courant.

Il y a les jours où je porte bien comme il faut,
Et les jours où le fardeau m’emporte avec lui.

Alors je touche le fond.
Et c’est seule que je dois remonter,
Car personne ne peut venir me chercher si profond.

Personne ne peut.

Et je ne sais pas toujours si je ressors plus forte
A chaque remontée,
Ou plus fragile.

Je ne sais pas si, à force,
J’ai appris le chemin par cœur,
Si ça devient plus facile
Ou de plus en plus dur.

Je ne sais pas.

Le risque de boire la tasse et le risque de couler sont énormes,
Et personne ne sait jamais
Que je passe toujours trop près de couler définitivement.

Personne ne le sait jamais.

Et parfois, j’aimerais leur dire,
Je voudrais qu’ils sachent.
Mais à quoi sert de les inquiéter ?
A quoi ça sert ?

Ils n’ont pas besoin de le savoir,
Tant que je suis vivante
Et que j’ai l’intention de le rester.

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