Les événements de la vie nous endurcissent et
nous font vieillir plus vite…
Il s’est passé beaucoup de choses pour moi en cinq
mois seulement et j’ai l’impression d’avoir pris dix ans d’un coup…
J’ai grandi, et mon rapport avec le monde
extérieur s’en est trouvé changé, complètement différent.
J’ai perdu ma naïveté.
Je n’ai plus envie de me laisser faire ou de
me laisser porter.
J’ai appris à me faire confiance et à faire ce
qui est bon pour moi.
Maintenant, je me demande jusqu’où c’est « aller
trop loin », et je cherche à briser les limites imposées par le monde
extérieur.
Il faut croire que « trop loin » est
bien loin encore et que je ne vais jamais assez loin en réalité…
Bref, il s’est passé beaucoup de choses en
seulement cinq mois, et l’épidémie et le confinement me grandissent encore un peu
plus chaque jour.
Quand je regarde la moi d’il y a six mois,
elle me paraît si jeune et si naïve… Elle me paraît douce et gentille, quand je
me sens devenue enragée et combative…
Si je ne regrette pas ce que j’étais, je ne
regrette pas non plus ce que je suis devenue… Moi qui me sentais éternelle adolescente, j’ai
la sensation de grandir, enfin.
Et je me sens pressée de vieillir encore,
parce que c’est formidable d’en apprendre toujours plus sur le monde, la vie,
les autres, et puis soi-même…
C’est formidable d’apprendre à faire confiance
au guerrier ou à la guerrière qui vit en soi.
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