Je suis allée en enfer et j’en suis revenue.
Vivante.
Plus Vivante que jamais.
J’ai encore les pieds noirs de suie et
souillés par la terre crasseuse qu’il y a là-bas.
J’ai encore les cheveux emmêlés et les yeux
tristes de tout ce que j’y ai vu.
Mais je suis là.
J’ai marché longtemps dans le noir, avec mon
instinct pour seul guide.
J’ai gravi chaque montagne en pensant à la
lumière.
Celle qui vivait encore dans mon cœur et me
guidait dans cet immonde endroit.
Mais aussi celle du soleil, que je reverrai
forcément un jour : je n’ai jamais douté.
Ces deux lueurs brillaient de la même
intensité.
Je ne suis pas revenue sans cicatrices, hélas.
Mon corps porte des marques, et mon cœur n’est
qu’à moitié vivant.
L’autre moitié, brûlée, noircie, souffre
encore le tourment.
Parfois je la sens qui se serre et se
refroidit comme la glace.
Parfois elle me brûle, comme continuellement à
vif.
Je dors peu, je dors mal.
Je ne supporte plus l’obscurité : j’ai
trop peur d’y voir encore les monstres.
Et parfois dans la nuit, mes propres cris me
réveillent.
Mais je suis là.
Et je sais qu’un jour tout cela ne sera plus
qu’un lointain cauchemar, une vieille histoire comme on s’en raconte parfois au
coin du feu.
Je sais qu’un jour mes yeux renaîtront de leur
plus belle flamme, et que mon cœur cicatrisera définitivement, se réchauffant
d’année en année.
Cela prendra du temps, mais j’ai fait le plus
dur.
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