lundi 31 janvier 2022

Lundi 31 janvier 2022

 

Je sais que tu détestes ton visage, ce qu’on peut y lire dessus, ce que l’on voit quand on regarde dans tes yeux.

Tu as l’impression d’être un livre ouvert, que tout le monde peut voir les moindres détails de ta vie sur ton front, et surtout les plus sales.

 

Tu n’arrives pas à te regarder, à te voir autrement que comme cet enfant-là, à qui on a fait ça.

L’enfant qui a laissé faire, par naïveté, par innocence, par amour.

L’enfant qui s’est laissé faire, qui a obéi, qui ne s’est pas débattu.

 

Tu ne te reconnais pas sur les photos, tu ne te trouves pas joli.

Parce que, quand tu te regardes, tu vois ce trou béant, ce vide immense, et tu as l’impression que tout le monde le voit aussi.

 

Mais moi, quand je te regarde, je ne vois pas l’enfant qui a été violé, je vois l’adulte qui se bat pour survivre.

Je vois le courage, je vois la force.

La fragilité aussi, bien sûr, qui me donne envie de te porter, de te prendre dans mes bras, et de te dire que tout ira bien.

Tu verras, tout ira bien.

 

Le passé est ce qu’il est, mais le présent est important, et ce que tu fais de la suite de ta vie compte aussi.

 

Tu n’es pas que ça, tu n’es pas que l’enfant qui a mal, qui a peur et qui ne sait pas ce qui lui arrive.

Tu es aussi cet adulte qui se lève chaque jour avec ce combat à mener : vivre.

Vivre, tout simplement.

 

Et tu vas y arriver.

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