mercredi 1 septembre 2021

Mercredi 1er septembre 2021

 

Le viol est une histoire de trajectoire de vies. Au pluriel.

 

Le violeur nous embarque dans sa galère, qui n’a jamais été nôtre, mais qui va le devenir…

 

Le trauma s’invite dans notre vie, bousillée par le viol.

Mais par extension, le viol bousille tout autour aussi…

 

Notre façon d’être avec les autres, notre façon de vivre.

 

Parce qu’il y a des gestes ou des mots que nous ne supportons plus.

Parce qu’il y a des choses que nous ne pouvons pas faire.

Le stress, la colère, la dépression…

 

Ce que nous subissons, ceux qui nous aiment le subissent avec nous.

 

Un viol, ce n’est pas une vie détruite, mais plusieurs.

C’est une bombe à retardement qui va avoir des conséquences multiples, pour nous surtout, et pour les autres aussi, après.

 

Ce sont des choses dont on ne se rend pas forcément compte.

Ces petits détails qui font que…

 

J’avais peur d’être trop proche des gens, par peur de les salir.

Parce que je me sentais sale, impure, et je ne voulais pas transmettre ça.

 

La vie a fait que, bien sûr, on ne peut pas rester sans s’attacher bien longtemps…

 

Mais j’avais peur, et j’avais raison.

 

Je n’ai pas transmis mon « impureté », parce que le problème n’a jamais été ça.

Mais j’ai pris conscience de la manière dont le trauma a régenté ma vie, et par extension celle de mes proches.

 

Je suis en colère aujourd’hui de constater que ce n’est pas seulement ma vie qui a été détruite, ce n’est pas seulement moi qui souffre de ce qu’on m’a fait vivre.

C’est mon entourage aussi.

 

Le violeur prend ce qu’il a à prendre, et ensuite il s’en va.

 

Il n’a aucune conscience de ce qu’il détruit sur son passage, une vie ou plusieurs… Parce que de toute façon c’est sa vie à lui qui compte, son plaisir à lui.

 

Et après ça, généralement, il ne se sent ni coupable ni responsable de rien.

 

C’est la victime qui va ramasser les morceaux. De sa vie et de ce qu’elle détruit autour, sans le savoir.

 

C’est sur nous que tout retombe, et c’est nous qui prenons les responsabilités de réparer après.

 

Se réparer soi-même, d’abord.

 

Puis réparer le mal qui a été fait autour, qu’on a fait sans le vouloir, sans le faire exprès, parce que le trauma, parce que le viol…

 

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