Il y a des jours où j’ai l’air d’aller bien, alors qu’en fait pas vraiment…
Ce n’est pas une question de donner le change ou de faire semblant d’aller bien.
Parce que je vais bien. Et en même temps… pas tout à fait, pas tant que ça…
En fait, pendant une heure ou deux, la vie me paraît merveilleuse, magnifique, et je suis heureuse de vivre…
Et puis, l’heure suivante, je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas comment, mais je suis au plus mal et je préférerais mourir plutôt que continuer à avancer.
L’heure d’encore après, à nouveau, tout va bien… Et ainsi de suite…
Je fais les montagnes russes tout au long de la journée, sans savoir vraiment quel petit détail peut me faire basculer dans un sens ou dans l’autre.
Tout ce que je peux dire c’est que c’est à la fois merveilleux et douloureux, mais c’est surtout épuisant.
Je voudrais pouvoir calmer la vie, calmer ma tête, descendre un peu du manège…
Je voudrais pouvoir arrêter ça, mais je n’y arrive pas.
Parce que j’ai toujours un pied dans la vie et un pied dans le traumatisme.
Parce qu’une partie de moi avance pendant que l’autre reste bloquée dans l’ombre de ce qu’elle a vécu.
Parfois, j’arrive à avancer vers la lumière, et parfois c’est le traumatisme qui m’embarque avec lui dans son monde sombre et dégoûtant…
Ce va-et-vient peut se produire sur une seule journée, mais parfois il prend plusieurs semaines.
Et alors, pendant plusieurs jours je me sens heureuse comme si jamais rien ne s’était passé, comme si j’étais « guérie »… Jusqu’à ce que le traumatisme revienne à la surface et installe la déprime pour quelques jours…
C’est un cercle qui paraît n’avoir aucune fin.
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