jeudi 17 décembre 2020

Jeudi 17 décembre 2020

 

Repenser à l’insouciance de Noël dernier… J’essaie de ne pas trop réfléchir à la situation actuelle, mais quand j’y pense elle me terrifie.

Si j’y réfléchissais vraiment, je resterai clouée sur place, comme prise au piège.

J’ai bien d’autres soucis à régler en vrai, ce qui m’empêche d’y penser vraiment…

 

En fait, l’année dernière à cette date, il n’y avait pas tellement d’insouciance au sens strict, parce que j’allais très mal.

 

Alors que cette année, je me sens plus forte, plus déterminée.

Je commence à me sentir libre, sans en avoir l’air… Et en réalité, pour moi, l’insouciance c’est maintenant.

 

J’ai pourtant vécu beaucoup de choses en une année.

Je suis passée au travers de ces derniers mois avec énormément de souffrance et de peur.

 

Mais c’est comme si la souffrance était oubliée.

Peut-être que c’est le virus qui nous pousse à avancer au jour le jour, plutôt que de rester ouvert sur le passé ? Cette menace permanente qui ne permet pas se s’appesantir trop longtemps ?

 

Et alors, j’ai oublié ou absorbé très rapidement tout ce qui est arrivé cette année…

Pourtant, je voudrais m’efforcer de me souvenir de chaque blessure et de la manière dont je l’ai réparée.

Me souvenir de mes peurs et de ce que j’ai affronté.

 

Tout est là, en moi, je le sais.

Tout est là et constitue une sorte d’armure dans laquelle je semble m’être glissée naturellement.

Si naturellement que j’en suis presque effrayée…

Je ne soupçonnais pas pouvoir survivre à tant. Je ne pensais pas y arriver.

 

Ces temps-ci, une seule pensée, une pensée forte : « Ça passera… »

C’est comme ça que j’ai tenu le coup.

Et c’est vrai, ça a passé…

 

Mais alors, si la dépression et la souffrance passent, est-ce que le bonheur passe aussi ?

 

Je n’ai pas l’impression.

On dirait que le bonheur imprime sa marque, brillante, dans le cœur. Et que pendant longtemps il reste, intact.

J’ai l’impression qu’on se souvient plus facilement du bonheur, même longtemps après, que de la souffrance.

 

Pour moi en tout cas, il est comme une oasis dans le désert : il reste et ne s’efface pas.

Quand je repense aux bons moments, j’ai encore le sourire aux lèvres et les yeux brillants.

 

Après, je ne sais pas…

La souffrance est mon état interne permanent, donc forcément, je vois les choses comme ça.

Les gens se rendent-ils compte de la chance qu’ils ont, quand ils n’ont que des bonheurs à vivre, et aucun malheur ?

 

 

 

 

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