dimanche 20 décembre 2020

Dimanche 20 décembre 2020

 

Parfois j’ai l’impression que le monde se porterait mieux si je n’existais pas.

 

Je passe mon temps à dire des vérités que personne ne veut entendre.

Je suis gênante, dérangeante, par le simple fait de mon existence, par ce qui m’est arrivé.

Je suis intolérable.

 

Mais ce n’est pas moi qui suis intolérable, c’est ce qu’on m’a fait.

Et le monde se porterait mieux, effectivement, si ce qu’on m’avait fait n’existait pas.

 

Ce sont ces personnes qui font du mal aux autres, qui abusent des enfants, qui devraient être dérangeantes, par le simple fait de leur existence.

                     

Et alors je me demande à quel moment le monde s’est inversé, et depuis quand mentir, tricher, abuser, jouer avec la vie des autres est devenu possible sans que personne ne dise rien ?

 

Et depuis quand dire la vérité nous apporte bien plus de problèmes que de solutions ?

 

On nous prône l’amour, le respect, la bienveillance.

Mais je n’ai jamais vu que de la haine et de l’intolérance.

 

On nous prône l’écoute, la compréhension, le dialogue.

Mais depuis que j’ai commencé à parler, je n’ai connu qu’incompréhension, mépris et silence.

 

On nous dit de parler.

Ne vous en faites pas, votre parole sera bien accueillie.

Mais où et par qui ?

Et pourquoi les personnes les plus concernées sont aussi celles qui nous ferment le plus de portes ?

 

On nous dit Ne vous inquiétez pas. Mais je m’inquiète.

Parce que le monde ne change pas. Ou si peu, si lentement.

Et combien d’entre nous encore, invisibles, préférant mourir plutôt que vivre cet enfer ?

Et combien d’entre nous survivent à ça, et comment ?

 

Je sais que le cercle de ceux qui ne veulent pas savoir est bien fermé, justement parce qu’ils en savent sans doute plus qu’ils ne veulent bien le dire.

 

Et je sais que, plus on s’éloigne de ce cercle pour rencontrer l’extérieur, et plus on trouve de l’aide, de l’écoute, de la patience.

 

Mais ce n’est pas juste.

Ouvrir les yeux sur ce petit bout de monde qui nous a vu grandir et qui constituait une famille, un foyer, des personnes en qui nous pensions avoir confiance, c’est une chose difficile.

 

Comment faire confiance après ça ?

Comment oser sortir définitivement du cercle et aller vers le monde extérieur, quand tout le reste nous a déçu ?

 

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