vendredi 6 mars 2020

Vendredi 06 mars 2020


Demander à une victime de pardonner, c’est lui demander de se taire.

Personne n'a à nous imposer de pardonner si nous n'en ressentons ni l'envie ni le besoin.
Le pardon par rapport aux événements, sans doute, pour faire la paix en nous.

Mais le pardon à l'agresseur, probablement jamais…

La rage nous maintient debout.
Elle nous permet de nous exprimer quand tout le monde nous préférerait à terre et silencieux.

Tant que le monde tentera de nous faire taire, nous aurons au moins ça : cette rage du fond du ventre qui nous incite à nous battre pour être écouté, mais écouté vraiment, jusqu'au plus profond de notre souffrance.

Nous demander de pardonner, c'est nous demander de cesser les scandales et de mettre un voile sur notre souffrance... Une situation qui n'arrange que ceux qui ne souhaitent pas voir, pas savoir, pas entendre.

Peut-être que le pardon viendra quand toute la colère aura été exprimée.
Peut-être qu’il viendra quand la blessure sera refermée.

Mais la colère est très grande, la blessure est profonde, et ceux qui souhaitent que nous pardonnions devront attendre. Et comprendre.

Il nous faut évoluer à notre rythme, pas au leur.

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