Au début de l’année, après la sortie du livre
de Vanessa Springora, et après celui de Sarah Abitbol, je me suis dit que le
monde était enfin prêt à nous entendre.
Et puis, il y a eu les Césars….
Si le monde littéraire et le monde du sport s’ouvrent
peu à peu à nos déclarations, le monde du cinéma n’est clairement pas prêt à
écouter.
Le cinéma se protège.
Et après toutes ces tribunes destinées à
défendre l’indéfendable, toutes ces déclarations d’acteurs ou d’animateurs, je
me demande si le monde est réellement prêt à nous comprendre.
S’ils sont prêts à nous laisser sortir du
silence.
Définitivement, non, ils ne veulent pas.
Qu’on étouffe, qu’on se désespère, qu’on crève…
C’est tout ce qu’ils attendent, ce qu’ils souhaiteraient, sûrement.
Tout, plutôt que de voir leur petit monde s’effondrer.
Il s’agit pourtant d’enfances et d’adolescences
brisées.
Il s’agit de violences sexuelles. Sur les
enfants.
Tout le monde est d’accord pour protéger les
enfants d’à peu près tout, mais pas des violences sexuelles…
Cachez tout, cachez-vous, ils ne veulent pas
nous voir.
Ils ne souhaitent pas que nous existions.
Nous sommes une réalité pourtant. La réalité
la plus abominable du monde.
Et vous ne voulez pas nous voir…
Pourquoi ?
Ce ne sont pourtant pas nous les monstres…
Les monstres, ils sont parmi vous, et si vous
acceptiez enfin de les voir, de les exclure, qui sait combien de vies vous
sauveriez ?
Car combien de victimes vous écoutent, et
combien se sentent, à cause de vos discours, de plus en plus désespérées d’exister ?
Et ça, ce n’est pas du cinéma… C’est la vraie
vie…
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