Pendant que les coupables sont présumés
innocents,
Les victimes sont présumées coupables.
Coupables de parler.
Il faudrait que nous nous taisions,
recroquevillées dans notre trou, loin de leur regard,
Pour qu’ils soient satisfaits.
Il faudrait que nous attendions bien sagement
une condamnation de la justice,
Puis qu’on nous demande ensuite le silence à
nouveau…
Surtout, ne pas faire de vagues
Ne pas choquer
Ne pas faire d’esclandre,
Ne pas crier, ni hurler sur tous les toits.
Ici c’est le domaine privé, c’est choquant, on
ne veut pas savoir…
Ne mélangeons pas tout
Les torchons et les serviettes,
Le privé et le public
« Le sexe, c’est de l’ordre du privé… »
Mais le viol, ce n’est PAS du sexe !
Et ça vous concerne tous, au passage...
Tais-toi, tant que tu n’as pas porté plainte,
Et tais-toi encore en attendant le verdict,
Et puis tais-toi à nouveau parce qu’il a purgé
sa peine,
Parce qu’il a droit à une nouvelle chance, une
nouvelle vie,
Droit à l’oubli.
Mais nous, jamais nous n’oublions…
Refusons d’être la victime sage et parfaite
qui attend dans un coin qu’on l’appelle.
Refusons de nous taire jusqu’à ce que la
justice nous donne enfin la parole
Refusons d’attendre qu’ils s’amusent à peser
le pour et le contre,
Pour savoir si oui, il pourrait avoir fait ce
dont nous l’accusons.
En nous-mêmes, nous l’avons déjà jugé :
Coupable.
Refusons qu’ils le fassent à notre place.
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