jeudi 20 février 2020

Jeudi 20 février 2020


Ce qui s’est passé ces derniers jours m’a beaucoup remuée.
Mon témoignage, associé à d’autres, a rendu les choses bien plus que réelles.

Tout s’est additionné.
La souffrance est revenue,
La mémoire s’est réveillée,
Et avec elles, le dégoût, la nausée, la colère.

Ils disent que je suis courageuse, mais je me sens petite, si petite.
La vague voudrait m’avaler à nouveau.
Cette semaine j’ai eu le sentiment de couler, complètement.

Tout le monde s’est inquiété pour moi, et j’ai dit que tout allait bien.
Mais je n’en suis plus si sûre, maintenant.

Je regarde le mur s’effondrer brique par brique, et je ne peux rien faire.
La vérité trace son chemin, c’est ce que je voulais.

Pourtant il me reste en bouche ce goût amer.

Parler ne suffit pas à nettoyer les blessures.
Parler ranime le pus et la fièvre.

Il faut en passer par là, j’imagine, comme traverser le feu…
Il faut savoir rester fort tout au long du chemin.

Pour le moment, je suis surtout épuisée.
La douleur qui se réveille me fatigue,
Et ce n’est que le début d’une longue route.

Que la peur ait peur de moi,
Que la souffrance souffre de moi,
Que la nausée soit nauséeuse de moi,
Que la honte ait honte d’elle-même :
Je ne laisserai pas le passé gagner.



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