Ce qui s’est passé ces derniers jours m’a beaucoup
remuée.
Mon témoignage, associé à d’autres, a rendu les
choses bien plus que réelles.
Tout s’est additionné.
La souffrance est revenue,
La mémoire s’est réveillée,
Et avec elles, le dégoût, la nausée, la colère.
Ils disent que je suis courageuse, mais je me sens
petite, si petite.
La vague voudrait m’avaler à nouveau.
Cette semaine j’ai eu le sentiment de couler,
complètement.
Tout le monde s’est inquiété pour moi, et j’ai dit
que tout allait bien.
Mais je n’en suis plus si sûre, maintenant.
Je regarde le mur s’effondrer brique par brique, et
je ne peux rien faire.
La vérité trace son chemin, c’est ce que je
voulais.
Pourtant il me reste en bouche ce goût amer.
Parler ne suffit pas à nettoyer les blessures.
Parler ranime le pus et la fièvre.
Il faut en passer par là, j’imagine, comme
traverser le feu…
Il faut savoir rester fort tout au long du chemin.
Pour le moment, je suis surtout épuisée.
La douleur qui se réveille me fatigue,
Et ce n’est que le début d’une longue route.
Que la peur ait peur de moi,
Que la souffrance souffre de moi,
Que la nausée soit nauséeuse de moi,
Que la honte ait honte d’elle-même :
Je ne laisserai pas le passé gagner.
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