dimanche 2 février 2020

Dimanche 02 février 2020


Les gens ignorent ce qui se passe en coulisse lorsque nous sortons du silence.

D’abord, il y a tout le temps que ça nous a pris pour enfin relever la tête, regarder le monde les yeux dans les yeux et nommer enfin les choses…

Et puis, parler ranime le traumatisme.
A l’intérieur, tout bouillonne et remue, à nouveau.
Même si nous donnons l’impression d’aller bien ou d’aller mieux… Car en réalité nous ne faisons que repousser du pied la honte et la peur pour pouvoir rester debout.

Rester debout à tout prix, face aux réflexions, aux attaques.
Ou face au silence de ceux qui savaient mais ne donneront jamais d’explications.

Et puis il y a les innocents, ceux qui n’ont rien vu et qui sont restés en lien avec l’agresseur sans jamais se douter… Ceux-là que la bombe éclabousse au passage, malheureusement.

Cette nouvelle peur qui s’ajoute aux anciennes, de les voir souffrir à cause de nous.
En vrai, pas « à cause de nous », mais bien par la faute de ce que nous a fait l’agresseur...
Mais ça encore, c’est à nous que ça fait mal, doublement blessé d’être le porteur de mauvaises nouvelles…

Toutes ces raisons qui nous ont poussées à ne rien dire pendant des années, et à laisser la bombe exploser en nous plutôt qu’au-dehors… Parce que nous savions que parler ferait mal à l’extérieur.

Mais si nos révélations sont difficiles à entendre, elles sont aussi nécessaires à dire.
Terriblement nécessaires.

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