mardi 3 mai 2022

Mardi 03 mai 2022

 

Raconter, c’est compliqué...

On s’inquiète toujours de savoir comment notre parole sera reçue, on a peur de dire, peur des mots.

 

Comment raconter l’agression ?

Avec quels mots décrire le viol ?

 

Donner des détails, avec l’impression de donner trop de détails ?

Ou parler de manière détournée, avec l’impression de ne rien raconter ?

 

C’est violent à raconter, violent à écouter, et il n’y a pas de mode d’emploi.

Pas de juste milieu.

 

On a peur des détails, parce que ce sont eux qui nous font le plus souffrir.

On a peur de les dire, parce qu’on en a honte.

On a peur des mots, parce qu’ils sont crus.

 

Et au bout d’un moment, peut-être, on ne peut plus tourner en rond, il faut dire les mots, tels qu’ils sont. Il faut dire les choses, telle que la vérité est.

 

Mais le véritable problème, ce n’est pas de devoir le raconter ou comment le raconter.

Le problème, c’est de l’avoir vécu.

 

Alors, comment raconter, quels mots utiliser… La manière de dire n’est pas importante, parce qu’il n’y a pas de bonne manière, pas de bon moment pour en parler.

 

Notre parole est difficile à dire, difficile à entendre, mais on devrait se rappeler d’abord que le plus compliqué c’est d’avoir dû vivre ça.

Ces choses qui n’ont pas de sens, pas de mots, et auxquelles nous avons dû donner du sens et des mots pour avancer.

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